Lundi 8 Avril 2019, temps peu couvert, éclaircies et pluie en fin d’après midi.

Lundi matin : réunion habituelle pour définir nos objectifs de la journée, le matériel à emporter… Mike nous revient après un long arrêt ; Willy pas là ; Hervé non plus. Nadège me trouve des scies pliables, on ne savait pas où trouver…

Aller sur le site, je conduis le boxer, Aurélien est hs ce matin, Mike trouve vite son affaire, il fait un tour et s’intéresse à la cage autour de la souche, il voit du tressage à faire, son plaisir. José part sur son site, veut faire sa cabane et tracer son jardin, ça m’intrigue : il dessine des bandes fines, des parterres ; Aurélien plante des piquets, met du ruban de chantier. José me présente l’endroit de sa cabane : un roncier qui grimpe le long d’un arbre mort, superbe. Va tailler son abri dedans, faire une niche…

Je retrouve Yann et Mike vers 11h à l’arrière de la forme du bateau, tressent l’osier. Mike s’applique à épaissir la matière du toit. Vont vite finir le reste d’osier.

Max poursuit l’œuvre des chemins, nous échangeons sur les nouvelles pistes à ouvrir… C’est devenu un jeu plaisant : il veut s’enfoncer maintenant dans le bosquet pour nous perdre. Des nombreux sentiers sillonnent le site désormais. De son côté Rachid continue de planter des piquets ; cette fois je n’ai pas oublié d’emporter suffisamment de rouleaux de rubans…

Sommes arrivés à la fin de la matinée, José a fini de préparer son chantier cabane : les bandes de jardin sont maintenant tracées, je le sens content d’avoir pu enfin se lancer dans son projet. Il a demandé à Max de passer avec la débroussailleuse dans les bandes pour pouvoir préparer le terrain. Après la pause de midi, il ramènera le taille-haie pour finir de donner forme à sa cabane : “la cabane à José!” Je ne peux m’empêcher de penser au travail d’un coiffeur qui va rafraîchir la touffe, végétale, brouillonne.

14h05, José ne chaume pas… Il file sur son site et passe le taille-haie le long du bosquet, les ronces tombent, Aurélien suit pour les retirer. Au sol le tracé d’un des bras du jardin (ne faudrait-il pas plutôt écrire l’un de ses jardins ?).

Max n’est pas loin, coupe des tiges de frênes dans un de ses passages… Je retrouve cette sensation paisible ressentie la semaine dernière, où tout le monde est affairé sur un pan du projet, les gars vaquant d’un bout à l’autre de la Margirondière, s’attelant naturellement à une tache, ici ou là, taillant, ployant, tressant, liant…

José est passé à sa cabane et donne forme à sa cavité : l’action est rapide, il maîtrise l’outil, coiffant, poussant une ronce par ci par là, relève une mèche… Il s’arrête, satisfait, m’interpelle, je constate l’efficacité du projet : l’abri sera parfait avec la croissance printanière des ronces.

Suis parti échanger avec Max qui a fini de tailler le sentier qui longe le lac, il ne le balisera pas, il est bien lisible en l’état. 14h30, Aurélien vient nous retrouver, il tient quelque chose qui attise notre curiosité : un coléoptère qui visiblement l’impressionne, une magnifique femelle méloé violet, reconnaissable à son abdomen hypertrophié.


Mike, Rachid et Yann continuent de tresser le toit de la forme bateau… La tonnelle est de plus en plus conséquente, mais ça manque encore d’osier… Hélas, le beau jaune lumineux de la plante va être de courte durée, c’est la magie du chantier, nous vivons les métamorphoses du site. La végétation ambiante a commencé à sortir ses feuilles, tout va aller très vite, se voiler, se parer d’une belle lumière verte avant de s’assombrir avec l’arrivée de l’été.

Pas loin de 16h, à l’autre bout du site José finit de bêcher ses jardins-ligne… En chef d’orchestre, il me montre l’arche qu’il a posée, attachée aux jeunes frênes de part et d’autre de ce qui fait l’entrée… Je le sens radieux.

 

 

Et toujours, Max, partout, je l’aperçois à travers les branchages… Pas loin Aurélien suit avec son ruban. Je suis redevenu itinérant, passant d’un groupe à l’autre, veillant au bon déroulement du chantier, suivant l’évolution, notant, photographiant…

Yann, Mike et Rachid s’affairent sur la cabane dans “l’enclos à bouc”: elle est bien redressée, mais faut encore consolider. Ils entrelacent aussi des tiges de saules sur les côtés, et l’aplat du toit…

Bientôt 16h30, va être temps de commencer à ranger et ramasser nos affaires. La journée est vite passée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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[Images et textes : courtesy Gilles Bruni, « La Margirondière » résidence artistique à l’Éclaircie, Cholet]

Site internet : http://www.gillesbruni.net/

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