26 janvier 2011 Ouest-France

26 janvier 2011 Ouest-France Dans le Choletais, deux rivières sont actuellement en chantier. Restauration ou replantation, les berges duTrézon et de la Sanguèze seront bientôt réhabilitées.

De Mazières-en-Mauges jusqu’à l’étang de Péronne (Chanteloup-les-Bois) coule le Trézon, un affluent de la Moine de presque 16 km, dont les berges n’ont jamais été restaurées… jusqu’à cette année. Car depuis le 11 janvier, tronçonneuses et autres outils y taillent les végétaux.

Muriel Ribeyrolles est technicienne de rivière au syndicat intercommuncal pour l’aménagement de la Moine (Siam), qui encadre cette opération : « L’avantage, comme il n’y a jamais eu de travaux sur leTrézon, c’est que la végétation est beaucoup plus diversifiée qu’ailleurs. » Mais les inconvénients, à l’origine des travaux, sont bien plus nombreux.

Des arbres surplombants sont trop lourds, trop hauts et pour certains, ils sont morts. Ils menacent de tomber dans le lit et de perturber l’écoulement. D’autres végétaux, qui ont poussé en broussaille, font s’affaisser les berges. Gênants aussi les bovins qui, pour aller boire, piétinent les bords du Trézon.

Restauration et consolidation

« L’objectif est de restaurer la végétation présente et la maintenir vivante, assure Muriel Ribeyrolles. Donc nous coupons les arbres, mais nous laissons les souches vivantes pour qu’elles se régénèrent, et qu’il y ait plusieurs classes d’âges. » Les travaux permettront surtout d’améliorer la stabilité des berges.

Ce grand élagage est assuré par une équipe de l’Éclaircie et deux sous-traitants. Cette association choletaise d’insertion professionnelle voit ainsi cinq de ses travailleurs affairés sur les bords du Trézon jusqu’à l’été, voire plus tard. La fin de ces travaux dépendra des aléas climatiques.

Selon la loi, c’est aux propriétaires des terrains bordant un cours d’eau qu’il revient d’entretenir les berges et la rivière, jusqu’au milieu de son lit. Le Trézon traverse des champs, pour une grande partie de son trajet. La technicienne des rivières constate : « Les exploitants n’ont pas forcément le temps de le faire. Ils le font pour les haies, mais pas pour les rivières. Ce sont des travaux compliqués, au-dessus de l’eau… C’est un métier ! » Le Siam intervient donc dans le cadre d’un intérêt général déclaré par la préfecture.

Le budget prévisionnel des travaux s’élève à 75 000 €, financés en partenariat avec l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et la Région des Pays de la Loire. « La diversité de la végétation permet de ne pas avoir à replanter sur les berges », précise Muriel Ribeyrolles, qui voit là une économie importante.

Et la Sanguèze…

Du côté de Tillières, une autre rivière est en cours de restauration : la Sanguèze. Le syndicat pour l’aménagement du bassin versant de la Sanguèze veut, lui aussi, consolider les berges. Mais il s’agit également de faire un ombrage qui évitera le réchauffement de l’eau, de permettre à la faune de trouver nourriture et abri, d’améliorer la qualité de l’eau grâce aux racines qui absorbent des nitrates et des phosphates.

Pour ce faire, le syndicat demande un coup de pouce aux riverains. Car à l’inverse du Trézon qui répond à d’autres impératifs, les berges de la Sanguèze seront justes replantées. Ce programme de replantation d’arbres et arbustes coûte 11 960 €, financés par l’Agence de l’eau (50 %), la Région des Pays de la Loire (30 %) et les riverains (20 %).

Nolwenn GUILLOU

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