Lundi 1er Avril, fort beau temps, un air de printemps

Après les salutations habituelles, je cherche à rassembler les gars, les retrouve en haut, dans la salle où nous préparons le café et déjeunons le midi. Visiblement attendu : “ben, c’est là qu’on fait notre briefing avant de partir, non ?” Super, on peut faire le point avant de partir : outils, matériaux… Hervé et José ne sont pas là ce matin. On commencera par tracer les chemins du labyrinthe à Max.

Partons avec le Boxer. Aurélien conduit comme d’habitude… C’est plutôt calme ce matin… pas de ragondin non plus en vue dans la prairie en arrivant à la Tessouale… Contourner le village, filer vers Maulévrier jusqu’à notre point de chute : j’ouvre la barrière pour prendre le chemin qui longe le lac : l’eau a encore baissé. En face, on aperçoit un pêcheur ; deux de notre côté.

Méthodiquement le matériel est déchargé, Max prépare la débroussailleuse, s’arnache et nous nous retrouvons tous au ‘hangar-bateau-chinois-échoué’. C’est devenu notre camp de base. On décide de se séparer en deux équipes, Yann, Willy et Aurélien partent récolter de l’osier à l’Oumois, veulent poursuivre la cabane de “l’enclos à bouc”.

Je reste avec Rachid et Max pour faire les chemins. Rachid est demandeur, je lui donne des rubans de chantier. Avec Max nous faisons le tour des passages que nous utilisons  depuis le sentier ou entre les sites de “l’œuf”, de “l’enclos à bouc” et du “bateau”… S’accorder sur la largeur à tenir et Max entame le fauchage. Rachid prélève du bois mort pour faire des piquets et c’est parti pour dessiner-visualiser nos sentiers. Notre affaire avance vite, très vite, presque trop… Je passe de l’un à l’autre, apporte du bois à Rachid qui ne s’arrête plus : les morceaux de bois sont fragmentés ; frapper, enfoncer, encore et encore, plus loin, toujours plus loin… être machine.

Vers 10h30 l’équipe de l’Oumois qui est rentrée demandent la pause, une brassée de saule est là, insuffisante d’après Willy, ” faudra demander à Jean-Charles où il en a vu en quantité”.

J’accompagne Willy sur son chantier, il me montre ce qu’il cherche pour faire la barrière : “faudrait de grande perches avec des fourches”. Nous partons à la recherche des pièces de bois, sans succès immédiat, par contre nous ramenons du bois mort pour renforcer la clôture et Willy entreprend de dégager le sol des branchages qui trainent au sol…

Sur le site du bateau l’osier est vite épuisé… Yann et Aurélien entrelacent, la forme en berceau de la l’abri-poupe est de plus en plus dessinée. Les gars sont satisfaits.

Et pendant ce temps, ailleurs… Max poursuit ses chemins : j’entends pétarader sa machine. Fauchée, l’herbe bien verte gît derrière lui. Rachid semblent courir derrière, alignant ses rangées de piquets ; je lui apporte de nouveau du matériel pour ne pas ralentir son avancée, il veut abattre du travail. En chemin je croise Willy et Yann qui se sont arrêtés sur la souche à “la cage” en allant chercher du bois, ils complètent les brins noués avec des tiges de saules. Aurélien s’est mis à installer de la rubalise. Tout le monde s’affaire, tantôt à droite, tantôt à gauche, au gré des déplacements… Le site de la Margirondière vit. Les gars s’y sont vraiment installés. C’est devenu un grand jardin.

Après la pause de midi, nous retournons avec José, il est de retour, super. En prenant le grand chemin qui longe la haie de chênes, j’aperçois quelqu’un, un visiteur, je devine rapidement : Yves ! Il vient nous rendre visite, voir où nous en sommes…

Willy a demandé à Jean-Charles où trouver d’autre osier à l’Oumois : nouvelle expédition en vue. Willy et Yann vont pouvoir reprendre leur repiquage à la cabane…

Rachid cherche du ruban de chantier, raté… j’ai oublié d’en reprendre ce midi à l’Éclaircie ; le chantier de marquage s’arrête. Plus qu’à rejoindre l’équipe qui s’affaire autour de l’abri du bateau. Je peine à suivre… José a entrepris de passer de grandes tiges de frêne pour densifier la tonnelle, Aurélien l’accompagne. Willy, Rachid et Yann partent chercher les tiges de frêne, ils coupent, ramènent et installent les longs baliveaux… Aurélien semble devenir spectateur du travail. Je lui demande où il en est avec sa table, me dit qu’il avait demandé à Romain, mais il a oublié de lui couper les tranches d’arbre. Guillaume qui doit couper de très gros peupliers, en profiter… A voir la prochaine fois si ça avance.

Je vois bien que l’équipe a perdu de son allant. Willy aussi a oublié quelque chose… le croc qui devait servir à tirer les ronces sur les bois de sa barrière, zut. Et trop tard pour entamer quelque chose d’autre cet après-midi, pas facile de rebondir.

Va être bientôt l’heure, j’aperçois Yann, Rachid et Willy, ils ont embarqué l’arrosoir, partent tranquillement vers le lac, s’éloignent, descendent vers la ligne des saules. Je les vois s’activer… Intrigué, je les rejoins. Willy lance l’arrosoir pour le remplir, se reprend à plusieurs fois, pas si facile : un arrosoir n’est pas un seau… Yann me dit vouloir arroser les tiges de saules pour qu’ils reprennent, fait trop sec en ce moment. Sont partis pour faire la tournée des plantations. Pendant que nous ramenons nos affaires au Boxer, je les vois passer, vont mettre en jauge le reste d’osier, servira la prochaine fois : fin de la journée de chantier !

 

 

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[Images et textes : courtesy Gilles Bruni, « La Margirondière » résidence artistique à l’Éclaircie, Cholet]

Site internet : http://www.gillesbruni.net/

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