Mardi 11 décembre, temps brumeux et froid le matin, se découvre bien et brouillard en fin d’après-midi : glaçant.

Arrivé vers midi pour déjeuner avec les équipes. 13h30, le temps du départ avec Nadège. Changement de Cap, pas le Verdon comme prévu mais d’abord accompagner Émilien sur un chantier, puis retrouver Romain à l’étang de Péronne.

En route pour Le May sur Evre : rejoindre le chantier au nouveau lotissement ‘la Baronnerie’. Avant de partir Émilien a expliqué qu’il y avait une haie à reprendre… trop proche des parcelles où sont déjà érigées des maisons. A l’arrivée, visite du chantier, José, François, Willy et Omar se préparent, faut respecter une bande de 1m pour œuvrer sans piétiner les nouvelles propriétés : retailler plus avant les arbustes.

14h30, repartir vers Trémentines, prendre “une route à 3 grammes”… Je ne connaissais pas l’expression, une route secondaire en somme. Passer par les Poteries, Nadège m’explique les sentiers de randonnée du coin : entre “glaise et étangs” pour Vezins et “crête et chirons” du côté des Gardes. Nous tournons sur la route de Doué – Saumur, une 3 voies, et re-petite route à droite… Nadège s’arrête, on descend voir une ancienne briqueterie, totalement enfrichée. On s’y aventure un peu, c’est privé. Des briques sont encore rangées, crues, certaines sont redevenues glaise avec la toiture endommagée. Un peu plus loin, un lavoir que l’Eclaircie avait dégagé et nettoyé.

 

 

“Ici, c’est les Poteries de Vezins, là-bas, les Poteries de Nuaillé, les gens distinguent les anciennes zone de production”. On s’arrête près d’un ancien four encore bien conservé. Et puis l’ambiance change, de bocagère elle devient forestière. Route départementale bien droite, pratiquement jusqu’à l’étang qui est sur la commune de Chanteloup. Il appartient à la ville de Cholet, vestige d’un temps où les besoins de l’industrie avait nécessité l’ouvrage.

Sur un grand parking j’aperçois Romain et derrière, Ahmed et Aurélien qui chargent une remorque avec des bûches de bois, le fruit des abattages périphériques. Romain explique que c’étaient des arbres morts ou mourants qui menaçaient de tomber sur le parking. Romain a entaillé un tronc en 5 emplacements, je vois là un banc en préparation, très sculptural. Les tranches de troncs sont très belles, les couleurs sont vives, on devine la vie de l’arbre dans les dessins…

 

 

Doit être vers 15h30 quand Nadège m’entraîne sur le chemin qui fait le tour de l’étang : aller découvrir à quoi ressemblent les berges, dès fois que j’y trouve là un lieu possible pour un travail… Au passage, enlever les rubans et panneaux d’avertissement du chantier d’abattage. Elle m’explique l’importance de la roselière dans la région, l’étang a été rendu à un état plus naturel, les berges ne sont plus entretenues, les arbres vivent, meurent, tombent… l’Agglomération du choletais, gestionnaire du site, assure maintenant la préservation du site. J’entends pas loin les cris sonores des foulques macroules. En marchant on remarque des champignons… on en voit pas mal en fait à cette saison. Pas de chance, aucun à boulotter.

 

  

A la digue, nous tournons à droite et croisons un couple de promeneurs malgré la fraîcheur. Le brouillard bouche de plus en plus la vue, et l’étang se mélange au ciel… De l’autre côté de la digue est la vraie roselière, couleur paille défraichie, une belle étendue avec de grands hérons blancs : ça me rappelle la Brière.

Sur l’autre rive nous dérangeons un groupe important de foulques, elles s’éloignent vers le centre de l’étang.

  

Plus avant Nadège remarque comme “une feuille de bananier”, ça pendouille dans des branchages. Ressemble à une peau. En déduire que l’arbre a été comme dépecé, Nadège y voit des marques de couteau, est écœurée du traitement fait à l’arbre… un châtaignier, mort, écorché vif…

Au bout, le barrage, mais avant, en contrebas, des joncs impressionnant, me font penser aux joncs des tonneliers ; tout à côté pêche tranquillement un homme, il se met à mouliner, un poisson au bout ? Un brochet ! L’animal, assez jeune, est marqué : “des blessures infligées par un congénère” nous dit-il. L’homme est plutôt fier de sa prise et s’empresse de libérer le prédateur. Aussitôt remis à l’eau, l’animal s’enfonce et disparaît.

 

Nadège me parlait de la pêcherie, on avance vers le moulin pour voir, elle est sophistiquée : deux bassins en enfilade pour filtrer les poissons. Me dit que Christine de l’ADC peut venir là faire des observations qu’elle fait remonter à Julie qui gère les espaces naturels.

 

 

16h50, il est tard, on s’en retourne, fait bien froid maintenant ; au passage je regarde l’étang qui a disparu dans le ciel, un embarcadère comme posé devant nous mène nul part, bien trop au-dessus de l’eau. Il est vraiment bas le niveau de l’étang…

Retour à l’Éclaircie, doit être pratiquement 17h10, les équipes rentrent elles aussi. Pas trouvé de nouveau site pour le projet mais découvert un nouveau lieu, magnifique, l’ambiance hivernale lui va bien.

Je reviendrai jeudi prochain à l’Éclaircie, on tentera une sortie collective avec les permanents, je leur présenterai les sites que j’ai retenu.

 

———————————————————-

[ Images et textes : courtesy Gilles Bruni, « Itinérance » résidence artistique à l’Éclaircie, Cholet ]

Print Friendly, PDF & Email