Extraits du rapport moral de l’Assemblée Générale du 31 mai 2018

Nous pouvons tous être très heureux mais aussi très fiers de l’année 2017 !

  1. Les salariés permanents, bien sûr, qui savent faire vivre le projet associatif de l’Eclaircie en l’adaptant parfois aux nouvelles exigences du monde économique et politique mais en gardant toujours ce qui en fait l’âme.
  2. Les salariés polyvalents (ou salariés en insertion) qui, grâce à un accompagnement adapté à chacun d’eux, se bougent, se mobilisent, retrouvent confiance et sortent de notre chantier d’insertion, pour 65% d’entre eux, dans ce que, dans notre jargon, nous appelons « les sorties dynamiques »
  3. Les bénévoles, toujours prêts à donner de leurs compétences avec les salariés polyvalents : travailler, avec eux, encore un peu plus la langue française, travailler, toujours avec eux, le code de la route, leur permettre de développer et valider leurs compétences dans l’accès aux outils numériques, faire des petits travaux de réparations mécaniques, et j’en oublie sans doute…
  4. Le Conseil d’administration, dont les membres, en portant le projet associatif, s’investissent dans des missions diverses au service du chantier d’insertion : le projet culturel, l’ISCT (instance Sécurité et Conditions de Travail), la communication à travers le site internet, la représentation dans différents réseaux de l’IAE …

Oui, nous pouvons tous être très fiers de cette année 2017 ! Tant pour nos résultats économiques que pour nos résultats d’insertion ! Et il faut le dire haut et fort car, il y a encore quelques années, ce n’était pas le sentiment que nous pouvions partager.

Revenons sur quelques évènements qui ont marqué l’Eclaircie en cette année 2017.

Comme en 2016, la structure a fait la preuve en 2017 qu’elle était viable économiquement, nous n’avons fait appel à aucun moment à des soutiens financiers exceptionnels. On vous montrera, dans l’étude du rapport financier, combien notre situation est économiquement saine et ceci grâce à la qualité du travail de chacun des salariés permanents. Le Conseil d’Administration sait que c’est la qualité de ce travail au service du Chantier d’Insertion, donc au service des personnes accueillies, qui fait de l’Eclaircie une structure désormais reconnue sur le territoire non seulement pour son travail sur les Espaces Naturels mais aussi pour son travail d’insertion. Quand les compétences de chacun peuvent s’exprimer au mieux, on peut faire des choses magnifiques ! Merci à vous !

Et ceci vaut bien de temps en temps des moments conviviaux au sein de cette équipe … en 2017, ce fut un week-end « toutes voiles dehors » à Noirmoutier !

Le Chantier d’insertion a dû subir deux cambriolages sur cette année 2017 : une grande partie de notre outil de travail (tronçonneuses et taille-haie) ont alors disparu. En plus du remplacement de ce matériel, nous avons, en fin d’année, sécurisé les locaux en installant alarmes et caméras de surveillance. Le travail des équipes a néanmoins pu se poursuivre sans trop de difficultés.

Comme tous les Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI), l’Eclaircie est financée par l’Etat, le Conseil Départemental et les collectivités locales. Dans le cas de l’Eclaircie, le financement des collectivités locales se fait en grande partie par l’octroi de marchés publics. Et le temps des collectivités n’est pas toujours celui d’une entreprise comme peut l’être un Chantier d’Insertion. En ces temps un peu compliqués où les communes, les communautés de communes, les syndicats de rivière se regroupent … ils nous est parfois bien difficile d’avoir une vision de notre activité à moyen terme.

Certaines collectivités, comme l’Agglomération du Choletais, notre premier donneur d’ordre, constituent des lots réservés à l’insertion dans le cadre des marchés publics, cette façon de procéder permet de travailler dans une véritable logique de territoire et nous les en remercions vivement. Mais d’autres regroupements sont sans doute plus délicats, plus difficiles à mettre en œuvre et c’est ainsi que l’Eclaircie qui travaillait beaucoup sur la Moine et la Sanguèze pour les syndicats de rivières est désormais très inquiète en ce qui concerne l’année 2018 : malgré échanges personnels et courrier, nous n’avons à ce jour plus aucun lien avec l’EPTB de la Sèvre.

Cet épisode qui, nous l’espérons, se conclura à notre avantage très rapidement montre combien nos structures sont fragiles sur le plan économique. Nous sommes en permanence à la merci d’une loi qui change, d’orientations politiques qui bougent, de regroupements qui tardent à se mettre en place. Et en ce moment beaucoup de choses bougent en même temps !

Le modèle économique des Chantiers d’Insertion reste précaire et cette précarité économique met régulièrement les équipes en interrogation si ce n’est en danger : elles vivent en effet une précarité permanente au service d’hommes et de femmes que leur vulnérabilité a éloigné durablement de l’emploi. Leur métier n’est pas de « chercher » de l’activité mais bien de travailler à l’insertion socioprofessionnelle des personnes accueillies.

Si, pour régler nos difficultés sur le territoire, nous pouvons faire appel aux liens que nous avons tissé depuis de nombreuses années sur ce territoire, il est plus difficile d’agir de manière analogue au niveau départemental ou national. C’est pourquoi depuis toujours l’Eclaircie adhère à un réseau national (La Fédération des Acteurs de la Solidarité) dont l’une des activités est la prise en charge du secteur IAE du niveau régional au niveau national. C’est aussi pourquoi en 2017, nous avons investi de manière forte dans la participation au réseau départemental des ACI49. Ce réseau porte la parole des Chantiers d’Insertion auprès des instances départementales.

Nous adhérons aussi à l’IRESA (Inter Réseau de l’Economie Sociale et Solidaire en Anjou) et nous sommes fiers de nous revendiquer de l’ESS car un Chantier d’Insertion est porteur de ses valeurs : partage et solidarité pour une économie respectueuse de l’homme et de son environnement loin de tout enrichissement personnel.

Il s’agit dans les trois cas de soutenir et défendre cette belle idée de l’IAE, de porter auprès des politiques la spécificité des ACI au sein de l’IAE. Nous sommes, depuis longtemps, convaincus que, pour se faire entendre et pour faire entendre la parole des plus vulnérables devant l’emploi, il faut travailler ensemble. Aujourd’hui plus que jamais en ces temps où on ne nous parle que de « retour à l’emploi », les structures de l’IAE doivent collaborer pour être en veille et pour être force de proposition.

L’Eclaircie, les pieds solidement ancrés à son territoire (quelquefois dans les arbres ou dans l’eau) est vivante et prête désormais à relever tous les défis !

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