Historique

 

  • L’origine de l’Éclaircie

Yves Berson, originaire de Chanteloup-les-Bois, a travaillé une quinzaine d’années à Emmaüs en région parisienne. De cette expérience professionnelle, il retient le rôle que pouvait jouer la forêt auprès des personnes en grande précarité. Lors de son retour dans la région, dans les années 1990, il a l’idée de créer une association pour venir en aide aux personnes en grande difficulté, en s’appuyant sur une activité en relation avec la nature.

Le projet d’association se concrétise progressivement.

Yves Berson ne se lance pas seul dans cette création. Il le fait avec l’appui d’un ami de longue date, Louis Brault. De nombreux points communs les relient : issus tous les deux du monde paysan, leur engagement dans leur jeunesse à la MRJC (Mouvement rural de jeunesse chrétienne) où ils se sont connus, leur expérience commune au sein d’Emmaüs (4 ans pour Louis).

Lors de leurs premières démarches à la Préfecture, ils apprennent qu’aucune association d’insertion n’existe dans le Choletais, à cette date en 1992. Or, une politique nationale, celle du RMI (Revenu Minimum d’Insertion), mise en place en 1989, prévoit des aides financières pour des projets visant à l’insertion. Leur projet d’association est donc accueilli très positivement et des financements sont disponibles pour le lancement.

  • 1992 : la création de l’Association

Les premiers statuts de l’Association sont rédigés, un nom est trouvé, l’Éclaircie. Pourquoi ce nom ? il vient de l’embellie venue à la suite d’un orage au moment de la création.

L’Association se structure : un président, Louis Brault, un encadrant administratif, Yves Berson et un conseil d’administration constitué de copains et d’encadrants (rajouter Jean-Lou Mary dans les « fondateurs »).

La gestion de l’Association est proche d’une coopérative et le reste pendant près de 10 ans.

Le but de l’Association : créer de nouveaux emplois manuels pour des salariés et des chômeurs en grande difficulté.

  • Le démarrage de l’Éclaircie 

Pour assurer ce but, l’association recrute en 1992, un professionnel, Jean-Lou Mary, bûcheron et en 1995, une secrétaire, Catherine Ménard.

L’Éclaircie démarre son activité grâce au soutien financier de l’État : les financements du RMI servent à l’achat de matériel et le règlement du loyer et de la rémunération des salariés, les contrats-aidés assurent le salaire des personnes en insertion.

Des rencontres avec différents acteurs, collectivités territoriales et organismes pour trouver les activités sur lesquelles s’appuie l’Éclaircie

– La mairie de Cholet met à disposition de l’Association un atelier-relais, rue du Planty.

– Le SIAM Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement de la Moine confie l’entretien des rives de la Moine.

Le SIAM est connu sous le nom d’Établissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise (EPTB Sèvre Nantaise)

– Le SIET  (Syndicat intercommunal d’Etudes et de Travaux – ancien sigle pour l’agglomération du Choletais) confie  l’aménagement et entretien des sentiers de randonnées et des émissaires agricoles (ruisseaux recalibrés à la pelleteuse).

– Le SIREM (syndicat intercommunal région Evre-et-Moine regroupant treize agglomérations rurales du canton de Cholet) confie  l’entretien des sentiers de randonnées.

Ainsi, l’Éclaircie, tout au long de l’année, est en mesure de proposer des activités aux salariés qu’elle accueille. L’entretien des sentiers de randonnées fournit un travail régulier. L’entretien de la Moine et des ruisseaux assurent de l’emploi pendant environ 6 mois.

  • Les années 1990, l’expansion

L’Association s’agrandit rapidement. La 1ère année, 7 personnes aidées et un encadrant supplémentaire, la 2ème  année, 15 personnes aidées et la 3ème année, 20 personnes aidées. Pour faire face, l’Association embauche en 1994 un encadrant technique, Jean-François, puis en 1996 trois autres encadrants. Ces embauches permettent de modifier l’organisation du travail en trois équipes comprenant chacune environ 7 personnes aidées.

De l’Éclaircie est née une entreprise d’insertion (EI) Bois et bocage des Mauges qui permettait  aux salariés une poursuite dans leur parcours d’insertion.

En 1999, un nouveau partenariat avec l’hôpital de Cholet- section psychiatrie, se noue, par l’intermédiaire de Guy Charrier, chef de service. Un atelier est créé, sous le nom l’Éclaircie-Atelier. Des patients relevant du secteur psychiatrique sont accueillis à raison de 4 heures par jour, sur les chantiers espaces naturels des équipes de l’Association. Ainsi, ils participent au ramassage des déchets, stockage et vente de bois de chauffage, piégeage des ragondins et balisage des sentiers de randonnées pédestres et VTT. Ils bénéficient ainsi d’une ouverture extérieure au cadre hospitalier. Dans certains cas, les patients, à leur sortie du séjour hospitalier, avaient la possibilité de signer un contrat avec l’Association. Cet atelier était destiné à la réadaptation psychosociale des personnes et pouvait être une passerelle vers un nouveau parcours.

  • Le début des années 2000, le temps du questionnement

Plusieurs facteurs contribuent à ce questionnement.

Tout d’abord, des facteurs externes :

– Les services sociaux mettent l’accent sur le fait que le type d’activités de l’Éclaircie (entretien des espaces naturels) limite le public féminin.

– Le climat économique n’est plus le même qu’au début (les difficultés économiques liées au contexte national).

Puis des facteurs internes :

– Le nombre d’encadrants et de salariés devient plus nombreux, le nombre d’adhérents au conseil d’administration pléthorique, ce qui rend les décisions plus difficiles à prendre.

– Le président Louis Brault exprime le désir de partir.

 

Pour essayer de répondre à ces questions :

– L’Association L’Éclaircie diversifie ses activités. 

Après les chantiers d’espaces naturels, l’Éclaircie-Atelier, en 2002, est créé le Jardin de l’Éclaircie.  Ce Jardin, installé au lieudit La Creulière, près du lac de Ribou, se met en place sous la houlette de Jean-Marie Guérineau, membre des premiers jours et également issu du monde paysan. Le Jardin de l’Éclaircie fonctionne avec un système d’adhésion qui permet aux adhérents d’acheter des « paniers » de légumes biologiques en vente directe. Le Jardin de l’Éclaircie est une innovation dans le Choletais (des systèmes existaient sur Angers) et correspond à une demande des consommateurs en produits biologiques. Dès sa création, le Jardin permet d’employer 4 hommes et 4 femmes et les effectifs atteignent 19 salariés en contrat d’insertion en 2010.

– L’Association connaît une réorganisation

L’année 2002 correspond à l’arrivée d’un nouveau président, Guy Charrier, qui confirme les orientations initiales de l’Association. Cependant, la mise en route du Jardin de l’Éclaircie, avec ses adhérents, pose un problème de fonctionnement de l’Association, qui recrute ses bénévoles par cooptation. Par ailleurs, le nombre de salariés permanents étant supérieur à 10, la loi oblige à l’élection d’un délégué du personnel.

Une nouvelle organisation est adoptée. Une distinction est opérée entre le bureau, composé de bénévoles et du directeur et le conseil d’administration, composé du bureau et de salariés permanents. Parallèlement, un groupe pilote au Jardin est mis en place. Il est constitué d’adhérents élus et de salariés encadrants. Il a pour objectif de dynamiser et de favoriser les liens entre le Jardin et les adhérents. Au sein de ce groupe pilote, deux membres sont élus pour faire partie du bureau.

– De nouveaux accords sont signés.

En 2006, un partenariat entre l’Éclaircie et l’IME (Institut-Médico-Educatif) Bordage Fontaine de Cholet. Des jeunes handicapés peuvent venir deux fois par semaine, sous la responsabilité d’un de leurs éducateurs, travailler au Jardin pour découvrir le maraîchage.

En 2007, une convention est signée avec la Mission Locale dans le cadre des actions du FIPJ (Fonds d’insertion professionnelle des jeunes) permettant l’accueil de trois jeunes de moins de 25 ans aussi bien sur l’activité des chantiers des espaces naturels et du Jardin.

  • Années 2010

En 2009, faute de crédits, l’activité Atelier Éclaircie s’arrête.

En 2012 suite à la fermeture du Jardin de l’Éclaircie, l’Association l’Éclaircie continue à exister en se recentrant sur son activité initiale, l’activité de chantiers d’espaces naturels.

Entre 2012 et 2014, l’Association a connu une période délicate et difficile avec des licenciements économiques.

Depuis, l’Association a réussi à trouver un modèle qui fonctionne et semble se stabiliser.

Au début 2020, l’Association compte 11 salariés permanents et 32 salariés en parcours d’insertion soit 22 ETP (Équivalent Temps Plein).

Les locaux de l’Association étant exigus et dispersés, un projet de déménagement est dans les cartons…